L’île Renote

 

Longtemps intégrée à la terre par la baie de Sainte-Anne alors prairie recouverte de petits chênes  où coulait une rivière encore visible à marée basse, l’île Renote fut peuplée très tôt comme le montre les vestiges de grattoirs de l’époque moustériennne (-50 000ans) trouvés récemment.

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Grattoir

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Soc de charrue

 

L’île Renote est aussi riche de vestiges du passé du néolithique avec un reste de village à Crech ar lia où l’allée couverte encore existante demeure la preuve tangible de l’importante présence humaine à cet endroit.

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Le crec’h du village troglodyte

 

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Allée couverte de Ty ar Lia

A l’âge du bronze, le cimetière se situe vers le Castel Menguy où on a trouvé des urnes funéraires comme à Tourony

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C’est aussi l’endroit de Trégastel où il est possible d’un seul coup d’oeil de revivre l’histoire du granite vieille de 300 millions d’années.

Castel Menguy pointe de l’Île Renote et ecrin de la boule ci-dessous et du cimetière osisme

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      LES VILLEGIATURES DE L’ÎLE RENOTE

L’histoire commence vers 1902 quand M. Gadala, agent de change parisien vient passer ses vacances au Castel Sainte-Anne. Conquis par les lieux, il s’avise de rechercher un terrain sur la presqu’île alors déserte. Les terrains ne manquent et il se sert au mieux. En secret pendant l’hiver il se lance dans la construction d’un manoir néo-gothique  sur les plans de Nédélec architecte, qui prendra le nom de la pierre percée voisine (Gareg toul). Aux vacances suivantes, qu’elle ne sera pas la surprise de Madame Gadala de se voir ainsi châtelaine des hauts de hurle vent. La famille  entourée d’une pléthore de domestiques s’y plaira cependant. L’isolement sera moins sensible lorsque les prisonniers allemands consolideront l’accès de l’île à partir de 1915 en même temps que d’autres maisons verront le jour. Les Gadala  ajouteront bientôt une petite maison classique attenante à Gareg Toul puis une ferme qui portera bien son nom car M. Gadala viendra tous les jours chez les fermiers Legrand  s’enquérir de la qualité de la production de Mon plaisir.

 

 Gareg toul

 

Mon Plaisir

AR SEIZH AWEL

Gadala qui avait un bateau connaissait de terre mais aussi de mer les plus beaux endroits de l’Île Renote. Son pêcheur lui en indiquait les propriétaires et il suffisait d’une somme intéressante pour rendre constructible un bout de lande sans valeur. Ainsi malgré la rusticité grandiose du lieu, il porta son dévolu sur la pointe des éléphants. Il se heurta alors à un droit de mineur qui fit capoter l’affaire. Quelques mois plus tard un certain Lesourd fut plus chanceux. Il demanda à l’architecte Le Corre de Lannion de proposer ses plans.

Les travaux commencèrent vers 1913 et furent heureusement terminés à la déclaration de guerre. Quand M. Lesourd mourut, sa femme se remaria à un ami le docteur Matry chirurgien et conserva la villa qui resta plus tard dans la famille Augier-Matry qui fit bâtir un puits qu’elle récupéra plus tard dans sa maison de Ploumanac’h après la vente par la fille Jacqueline Matry à M. Cacaut en septembre 1969.

L’électrification avait été faîte en 1960 et l’eau de la ville arriva en 1969. Avant cette date les villas de la côte étaient souvent équipées de citernes.

Rapidement après construction de la maison principale, une maison de gardien fut construite sur le terrain adjacent. Dans les années 40 cette maison sera occupée par la famille Maréchal qui gardait la villa.

 

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Un Gorsedd (réunion de druides) dans les années 50

 

CREC’H AR LIA ET COZIC

Au cours de la dernière décennie du XIXème siècle  M. Perrot épouse Lucie Perrier et le jeune couple décide de faire son voyage de noces en visitant la Bretagne en tricycle à pétrole ; Monsieur sur le tricycle et Madame dans une remorque. Au cours de ce périple plein de péripéties où ils achètent leur pétrole dans les drogueries des villages, ils passent sur la côte de Granit rose et découvrent Trégastel.

Ils ont plusieurs enfants dont Marie-Fanny Perrot qui épouse   M. André Letellier, eux-mêmes parents de Jean, Michel, Jacques Evelyne, Bernard et Colette (future Mme Vichot).

La santé du jeune Michel se dégradant (il mourra vers l’âge de 12  ans), les médecins préconisent l’air de la mer. M. et Mme. Perrot, se souvenant de Trégastel, achètent le terrain de Crec’h ar lia dans l’ile Renote et y construisent en 1925 une grande maison de vacance, nommée Crec’h ar lia pour y recevoir leur famille en été. Très vite après, en 1926, ils construisent à proximité une seconde maison nommée Cozic  pour y être en paix lors des déferlements familiaux de l’été.

Crech ar lia vers 1930

cozic aujourd’hui

 

Crec’h ar lia, le tertre de la tombe tient son nom de la présence d’une allée couverte de l’âge  mégalithique (3000 ans avant JC) qui prouve que ce lieu d’habitation a toujours été apprécié par nos ancêtres pour y vivre comme pour y mourir.

 

Dor an Enez et Lam braz

C’est au début des années 1900 que Jacques Hallé et sa femme Geneviève, découvrent Trégastel. D’abord en tant qu’hôtes du Castel Sainte-Anne, en famille.
C’est à l’occasion d’un de ces séjours qu’ils s’intéressent à un terrain situé à l’entrée de l’ile Renote. D’après certaines correspondances de l’époque, ce terrain appartient alors à monsieur René Gwellaën. C’est un terrain fait de lande, d’ajoncs, de fougères et de rochers.
A partir du coup de foudre pour ce terrain de l’ile Renote, les choses vont assez vite puisqu’une lettre de Jacques Hallé datant d’août 1904, demande au Préfet Maritime « l’autorisation  de construire une maison d’une hauteur de 11 mètres,  sur la dune séparant la baie du Gouffre de la baie Sainte Anne , à Trégastel. Il y a effectivement une servitude sémaphorique à l’Île Renote puisque le Sémaphore de Ploumanac’h tient à garder une vue plongeante jusqu’au rivage. Certaines maisons comme celle de Pitet et de Gadala avaient posé problème précédemment à cause de leur élévation. Il semblerait qu’une solution ait été alors trouvée alors en surélevant… le sémaphore à la charge des villégiateurs ; Curieuse époque où c’était l’Etat qui se conformait aux désirs des bâtisseurs… Cela permettra aux futurs entrepreneurs de bénéficier d’une élévation supérieure.

Cette autorisation sera donc accordée, et sera suivie de la signature d’un contrat entre Jacques Hallé, ingénieur des Arts et Manufactures, rue de Bellechasse à Paris, et Monsieur Jean Laurent , entrepreneur demeurant à Saint Brieuc. Il y est indiqué que les travaux de cette maison ont été dressés par monsieur Paul Courcoux, architecte, la maison devant être livrée complètement achevée pour le 1er Juin 1905.

                                              la maison construite en 1905.

Il s’agit de Dor An Enez, soit « porte de l’ile » en Breton.Le terrain acheté à Monsieur René Gwellaën sera complété quelques années plus tard par l’achat à la famille Lamirault du terrain dit « terrain aux Anglais », se trouvant juste avant le premier terrain sur lequel la maison a été construite  (coté parking actuel).

L’ensemble de ces 2 terrains constitue encore le jardin actuel. A noter qu’il existerait au bas de ces terrains sur la grève une plaque en mémoire de Mademoiselle Tailhefer disparue en mer, en tentant de rejoindre Trégastel de Cherbourg à bord d’un bateau de plaisance en pleine tempête

Sur la partie de terrain la plus proche de la maison de la famille Gadala, Garec Toul, a été construite (plusieurs années après Dor An Enez), une petite maison qui servait à l’époque lors de la chasse aux courlis. Cette petite maison « Lam Braz » ou plutôt lamm braz (la grande lame) en breton, probablement à cause de la proximité des rochers du gouffre )  subit plusieurs extensions par la suite, mais continue à être appelée par la famille « la petite maison » , et Dor An Enez « la grande maison. » Ces maisons sont toutes les deux liées à la famille d’Acremont qui a fourni ces documents

Lam braz

 

Vaches passant devant Dor an enez . Les prairies de l’île permettent le paturage 

Par la suite, Dor an Enez et Lam Braz resteront toujours dans la famille Hallé-d’Acremont, dont les grands-parents Georges et Jacqueline d’Acremont née Halle. Un peu plus tard Dor An Enez sera transmise au fils Jean d’Acremont, puis à ses enfants, et Lam Braz à un frère de Jean, Michel d’Acremont. Au fil des années les deux maisons ne suffiront plus à héberger la famille agrandie mais toujours amoureuse des lieux qui s’éparpillera dans la commune.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                   

 

 

 

 

 

                                                                                              

 

 

 

 

 

 

 

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