La pierre tombale de Louis Biez a été remise en valeur par l’association des 7ïles à l’île aux Moines. L’association Sites et patrimoine de Trégastel la remercie pour cette action de préservation du patrimoine commun.
Longtemps abandonnée cette pierre tombale rappelait la présence de ce garde d’artillerie qui avait également créé une école d’hydrographie.
Lors de son passage sur l’ île en 1898 , Charles Le Goffic se désespérait déjà de l’état des tombes:
« Les casernes tombent en ruine, le fort n’a plus de portes ni de plafonds… Dix années durant, les pêcheurs de Trélévern, de Trégastel et de Ploumanach sont venus céans se fournir de combustible…
Mais là où le spectacle est vraiment tragique, c’est entre le phare et le fort, à l’endroit qui fut jadis le cimetière. Pas un calvaire, pas une croix, pas même un talus pour séparer ce champ des morts de la terre des vivants. Herbes folles, ronces, fougères, grands chardons couleur de rouille, grinçant dans les rafales d’ouest avec un bruit de ferraille, la marée végétale a tout recouvert. Le sol, à certains endroits, est comme soulevé par de petites vagues : ces tertres légers furent des tombes de soldats. Deux seulement des morts anonymes qui dorment là ont une dalle funéraire en schiste ardoisé. Franchement est ce que l’État, moyennant une légère rétribution, n’aurait pas pu charger le gardien du phare de l’entretien de ces tombes, qui sont siennes après tout et dont il devrait avoir le respect ? »
Artillerie de l’ïle au temps de Louis Biez
La tombe dans son emplacement des années 60 dans l’ancien cimetière des moines
CY GIT M. LOUIS OLIVIER
BIEZ AGE DE 65 ANS EPOUX
DE CATHERINE GARDAIRE
MAITRE HIDROGRAPHE
ET GARDE D’ARTILLERIE
AU FORT DES SEPT ILES
DECEDE LE 17 MARS 1799
REQUIESCAT IN PACE
AMEN
En 1777 Louis Dutertre Biez prend la place de Pidancet avec son épouse Catherine Gardaire de Trégastel et bientôt ses filles. Eduqué, il créera même une salle d’école dans le fort et utilisera le canot d’attache et la chaloupe pour l’apprentissage maritime. La chaloupe des îles est un gros canot de 8 mètres où peuvent prendre place jusqu’à 24 personnes. Une voile peut également y être montée. S’il n’y a pas encore d’Ecole d’hydrographie dans la région, le sieur Beiz donne des cours aux Sept-Îles pendant l’été aux futurs marins de sa majesté par promotion de 10 élèves.
L’un deux Joseph Raoul de Tréguier laissera son nom à une île du Pacifique découverte en 1793 alors qu’il est embarqué sur la Frégate la Recherche d’Entrecasteaux, précisément à la recherche de La Pérouse
Biez mourra en 1799 laissant une pierre tombale toujours visible dans ce qui fut le cimetière de l’île. Sa veuve assurera le rôle de cantinière des années encore avec un tempérament qui a été noté dans les récits des commandants successifs de l’Île.
La caserne où habitait Louis Biez
Le plan du XVIIIème siècle
La tombe initialement près de la vieille chapelle est aujourd’hui en I (cliquer pour agrandir la carte)
(Photos par courtoisie de Joseph Salembier Hydrographe des 7 îles)